7 Février 2022:
Le trajet Cancun – Rio Dulce, ou le trajet aux 1000 bus
Ça y est, le grand jour est enfin arrivé ! 18h05 nous partons de Cancun en direction du Guatemala pour rejoindre Thera ! Si tout va bien, nous passerons 3 semaines sur place pour remettre tout en état et réaliser quelques travaux de coutures, et à nous la vie de bohême ! On a hâte !
Nous effectuerons la première partie du voyage à bord d’un bus plutôt confortable (si on omet le plexiglas qui sépare nos 2 sièges, sensé nous protéger de la COVID. Nous arriverons 14h30 plus tard (à 9h45 du matin heure locale), dans la petite ville de Tenosique au Mexique (à 882 km de Cancun).
Bien que nous ayons laissé une bonne partie de nos affaires à Isla Mujeres, nous sommes malgré tout, chargés comme des mulets. Ceci ne nous empêchera pas de bourrer tout ce bazar dans un minuscule carrito qui nous permettra d’atteindre un colectivo qui nous conduira jusqu’à la frontière Guatémaltèque « El Ceibo ».
8 Février 2022:
Les retrouvailles avec Thera
Bien que nous soyons complètement crevés, notre impatience pour revoir Thera nous donne la force suffisante pour parcourir les derniers mètres jusqu’à elle et pour nous hisser à son bord sans échelle (bah oui ça aurait été trop simple sinon, lol) avec tout notre bazar.
A première vue tout à l’air d’aller…Nous avons un petit frisson avant d’ouvrir le capot d’entrée … « Dans quel état va être l’intérieur après 1 an et demi passé en climat tropical ? », « Tous les tissus sont-ils complètement vermoulus ? », « Des souris se sont-elles repus des tous nouveaux jeux de voiles de Thera en notre absence ? »…bref…. Les questions tournent dans nos têtes mais il est temps de se confronter à la réalité. Tels 2 enfants qui souhaitent regarder un film d’horreur à travers leurs doigts écartés, nous ôtons la porte et éclairons l’intérieur de notre petite bonbonnette…. Nous parcourons du regard l’ensemble du carré et poussons un soupir de soulagement. L’état intérieur de Thera est impeccable ! Les tissus semblent avoir été lavés la veille…
Ouf, nous sommes le 8/02/2022 et nous allons enfin pouvoir entamer notre aventure !
15 Février 2022:
Un léger contretemps
Au bout d’une bonne semaine, Nico s’attaque à présent à l’entretien du moteur in-bord (vidange et changement des filtres). L’accessibilité du moteur étant plus que médiocre, l’opération ne se fait jamais sans mal… mais après quelques sceaux de transpiration perdus, nous pouvons à présent tenter d’allumer le moteur…. attention roulements de tambours…. 1 tentative…. et 2 tentatives… et 3 tentatives… et 4 tenta………. ah ben non, visiblement le bougre n’a pas l’air décidé à coopérer pour aujourd’hui.
Nico se lance dans une série de tests et d’investigations pour comprendre d’où vient la panne. Il semblerait que cela puisse venir de la pompe à injection. Nous l’envoyons donc à un diéséliste de la capitale pour la faire vérifier avec les injecteurs pour la modique somme de $120.
Deux semaines plus tard, le verdict tombe : tout va bien du côté de la pompe à injection.
Nous revoilà de nouveau à nous gratter la tête pour savoir d’où peut bien provenir ce fichu problème de moteur. On nous recommande de faire appel à Guillermo, un mécanicien réputé qui intervient sur les bateaux du coin. Après une première inspection il repart avec notre démarreur pour le vérifier. Cependant, ce sera encore une fausse piste puisque visiblement RAS avec lui aussi. Ce n’est pas de très bon augure et Guillermo pense qu’il s’agit d’un problème d’hivernage : l’eau de l’échappement remonte par condensation jusque dans le moteur et avec le temps corrode une partie des pièces. Nous sentons comme de grosses gouttes de sueurs froides couler le long de notre échine dorsale… Il semblerait que nous allions devoir passer bien plus que 3 semaines au Rio Dulce !!! En effet, notre pire cauchemar semble devenir réalité puisqu’il nous indique que la prochaine étape est de devoir sortir le moteur du bateau ! Que du bonheur !
Nous devons être mi-mars à présent et toute une équipe est réunie pour l’opération à cœur ouvert de notre petite bonbonnette… Il fait une chaleur accablante (comme tous les jours depuis notre arrivée) et voilà notre moteur Nanni qui pendouille dans les airs pour rejoindre, quelques mètres plus bas, le pickup de Guillermo. (Nico me confiera plus tard qu’il avait, à ce moment précis, le sentiment de ne plus jamais revoir le moteur de sa vie).
Mars et Avril 2022:
Les 12 travaux d’Hercule
Nous profiterons du temps nécessaire à Guillermo pour investiguer sur le problème, pour avancer sur les projets de couture que nous souhaitions réaliser avant le grand départ. Nous sortons donc notre « Madam 2 » de son carton (rappelez-vous, c’est notre machine à coudre ramenée de France) et attaquons avec la création du lazy bag (le sac dans lequel se range la grand voile, sur la bôme).
29 Avril 2022:
L’entraide chez les plaisanciers
Ce jour nous avons la chance de nous voir rapporter nos affaires que nous avions laissées à Isla Mujeres par Éliette et Bernard, un couple de plaisanciers français amis de Serge. Nous retrouvons donc avec joie notre petit four Eno, notre guitare et tout un tas de bazar. Nous nous sentons reconnaissants qu’ils aient accepté de transporter nos affaires jusqu’ici sans même nous connaître et alors qu’ils voyageaient avec le nouveau propriétaire de leur bateau. Nous partageons quelques bières, du vin et le gâteau à la banane que nous leur avons préparé en guise de remerciements.
Avril 2022:
Adieux Moteur Nanni, bonjour galère !
22 Avril 2022:
Un cadeau tombé du ciel !
Nous avions sélectionné cette dernière option pour pouvoir enfin repartir à l’aventure, lorsqu’un beau matin, notre ami Jean-Claude nous parle d’un certain John qui aurait un moteur Yanmar à vendre, non loin de notre marina. Ni une ni deux, nous nous rendons chez ledit John et lui demandons s’il a ce que nous cherchons. Il nous répond par l’affirmative et nous conduit à travers la basse-cour qui lui sert de jardin, jusqu’au précieux graal, caché sous une bâche remplie de fientes d’oiseaux. Cette première image nous rend un peu perplexes mais nous y croyons très fort malgré tout ! Nous retenons notre respiration jusqu’au retrait de la bâche souillée… et « Oh ! Whaou ! » un Yanmar 3YM30 trônant fièrement au milieu du poulailler!
26 Avril 2022:
Une remise à l’eau mouvementée
Lors de la remise à l’eau rien ne se passe comme prévu :
Pour commencer, le grutier aussi aimable qu’une porte de prison, ne daignera s’occuper de nous qu’à partir de 13h. Nous n’avions pas des emplois du temps de ministres en ce moment-là mais nous avions délibérément choisi un créneau matinal pour éviter le vent qui ne manquait pas de se lever quotidiennement en milieu de journée, depuis notre arrivée au Rio. Après quelques tentatives, la force du vent rendît, en effet, impossible les manœuvres à l’aide du moteur hors-bord installé sur la jupe. Bien que nous ayons à peine 200 mètres à parcourir pour nous rendre au ponton de John, nous passerons donc une nuit au mouillage juste en face de la darce de Ram Marina, avant de recommencer le lendemain matin avec la barque de notre ami Brian.
27 Avril 2022:
Diesel John « Beach»
Remis de nos émotions, nous voilà donc amarrés au ponton de Diesel John ! Victoire !
15 Mai 2022:
Manglar del rio: Un petit coin de paradis pour notre annive
Aussi, dès le virement sur le compte de John effectif, nous décidons de nous offrir un beau cadeau pour nos 4 ans et d’aller amarrer Thera dans une nouvelle marina, nommée « Manglar del rio ». Ce lieu dispose d’une piscine presque toujours déserte et est encadré par un décor de rêve. Les cocotiers, les fougères, les palmiers, les fleurs tropicales nous régalent de leurs couleurs et de leur ombre à chaque fois que le besoin de repos se fait sentir. Lorsque nous le souhaitons nous pouvons également nous perdre un peu plus loin au fond d’une jungle silencieuse et lorsque la chance nous sourit nous avons également le privilège de croiser Pedro, un crocodile qui aime à se faire dorer la pilule près d’un étang qui borde notre petit sentier de promenade. Poules-mouillées s’abstenir !
Mai - Juin 2022:
L’histoire sans fin
Nous pouvons donc poursuivre sur l’installation du moteur (oui encore et toujours lui) dans de meilleures dispositions. Nous faisons appel à Arturo, un soudeur Guatémaltèque adorable qui ressemble à un indien. Il nous refait des pattes compatibles pour pouvoir installer le moteur sur le berceau d’aluminium existant et deux coudes d’échappement. Nous avons aussi le « bonheur » de devoir changer toute la ligne d’échappement et de nous rendre compte que le tourteau de notre arbre d’hélice n’est pas compatible avec notre inverseur (et oui, je commence à en connaître un rayon côté mécanique !).
Juin 2022:
On garde le cap
De mon côté, après avoir passé quelques jours à télécharger toutes les vidéos de développement personnel de Youtube (han pas bien !), je me lance dans le vernissage de notre future table extérieure, dans l’approvisionnement pour le départ tant désiré, ainsi que dans la rédaction et l’impression de procédures d’urgence en cas de difficultés en navigation. (Bien que nous sachons tous les deux que tout se passera très bien ! … hein ?!). J’imprime également un résumé d’un livre de survie dans lequel je redécouvre que sans eau, un homme perd conscience au bout de 3 jours et meurt au bout de 8 jours... J’apprends que boire de l’eau de mer est possible dans certaines mesures et que si elle ne prolonge pas l’espérance de vie, elle permet de rester conscient et vivant pendant 9 jours. Je découvre qu’il est intéressant de boire le sang des tortues ou l’eau des yeux des poissons…. J’en salive d’avance ! Je crois qu’on va rester sur le bateau à siroter des cocktails finalement, bien vrai !
15 juin 2022:
Sortie de test sur le lac
Tout semble maintenant en ordre côté moteur, il ne nous reste qu’à tester l’inverseur pour nous assurer que nous possédons bien la bonne hélice et qu’il ne faudra pas encore attendre 10 jours de plus pour recevoir la pièce. Nous larguons donc les amarres pour faire un petit tour du lac Izabal.
17 Juin 2022:
Un caillebotis nommé désir
Comme nous avons quelques jours devant nous, nous faisons appel à un artisan local pour refaire notre caillebotis. Comme il nous assure qu’il sera en mesure de nous le livrer sous 1 semaine, nous laçons le projet. Après presque 2 semaines d’attente et plusieurs relances, nous décidons de finir nous-mêmes le travail afin de ne pas prendre du retard sur notre programme.
20 Juin 2022:
Le sens des priorités
Trois jours avant le départ –comme si nous n’avions que ça à faire- nous décidons de repeindre la pente située sur le pont que nous considérons trop glissante pour nous offrir une réelle sécurité en navigation. Nous lui appliquons une peinture sablée de la même couleur que les tissus et les bandes situées sur la coque.