7 Février 2022:

Le trajet Cancun – Rio Dulce, ou le trajet aux 1000 bus



Ça y est, le grand jour est enfin arrivé ! 18h05 nous partons de Cancun en direction du Guatemala pour rejoindre Thera ! Si tout va bien, nous passerons 3 semaines sur place pour remettre tout en état et réaliser quelques travaux de coutures, et à nous la vie de bohême ! On a hâte !

Nous effectuerons la première partie du voyage à bord d’un bus plutôt confortable (si on omet le plexiglas qui sépare nos 2 sièges, sensé nous protéger de la COVID. Nous arriverons 14h30 plus tard (à 9h45 du matin heure locale), dans la petite ville de Tenosique au Mexique (à 882 km de Cancun).

Bien que nous ayons laissé une bonne partie de nos affaires à Isla Mujeres, nous sommes malgré tout, chargés comme des mulets. Ceci ne nous empêchera pas de bourrer tout ce bazar dans un minuscule carrito qui nous permettra d’atteindre un colectivo qui nous conduira jusqu’à la frontière Guatémaltèque « El Ceibo ».

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Après avoir effectué les formalités de sortie du Mexique et d’entrée au Guatemala, nous admirons pendant de longues minutes nos tampons Guatémaltèques tant désirés se détacher sur les pages de nos passeports respectifs! I Ouf, plus que quelques heures et nous pourrons enfin retrouver Thera … et voir dans quel état elle se trouve après 1 an et demi.

Allez, fini de rêvasser ! Le temps d’ingurgiter un café et quelques gâteaux et nous voilà de nouveau à bord d’un autre colectivo en direction de Flores.
Comme compagnons de route nous aurons : une quinzaine de locaux entassés dans chaque recoin du petit véhicule moite et poussiéreux ainsi que deux chiots dont seules leurs petites têtes dépassent du carton ficelé qui leur sert de cage.
Pétaradant et grinçant dans chaque montée, le pauvre minibus se fraye un chemin sur les petites routes vallonnées qui serpentent entre les nombreux champs remplis de bovins que compte le pays. Nous traversons ça et là des petits villages avec des ribambelles de linge qui sèchent sur les grillages, des chiens faméliques (une pensée pour maman) à la recherche du moindre morceau à se mettre sous la dent, des articles tous identiques qui pendouillent sous des toits de paille (des chips en sachet unique en tout genre, des boissons gazeuses archi sucrées, des sceaux en plastique…) et une quantité démesurée d’Églises au km².
Afin d’oublier que le chauffeur pousse notre pauvre monture au-delà de ses capacités à de trop nombreuses reprises, je m’amuse à observer la partie de drague qui s’installe entre une jeune Guatémaltèque et l’assistant du chauffeur de bus. Ah ces latinos… même entassés et moites comme des bébés phoques, rien ne les arrête ! Ça impose le respect ! ;)
Bien que cette étude comportementale soit très instructive, nous ne sommes pas mécontents de laisser nos deux tourtereaux et d’atteindre la gare routière de Flores, vers 14h.

Le temps de nous dégourdir un peu les jambes et de nous jeter sur des bouteilles d’eau glacée, et nous revoilà partis à bord d’un énième bus pour notre dernière portion jusqu’au Rio Dulce.
La mauvaise qualité de la route, ses nombreux virages sérés ainsi que le nombre vertigineux de poids lourds qui l’empruntent, rendront cette partie du trajet plutôt stressante et interminable.
Ce n’est pas sans un certain soulagement donc que nous descendrons à la gare routière de Fronteras à 21h.



8 Février 2022:

Les retrouvailles avec Thera



Bien que nous soyons complètement crevés, notre impatience pour revoir Thera nous donne la force suffisante pour parcourir les derniers mètres jusqu’à elle et pour nous hisser à son bord sans échelle (bah oui ça aurait été trop simple sinon, lol) avec tout notre bazar.
A première vue tout à l’air d’aller…Nous avons un petit frisson avant d’ouvrir le capot d’entrée … « Dans quel état va être l’intérieur après 1 an et demi passé en climat tropical ? », « Tous les tissus sont-ils complètement vermoulus ? », « Des souris se sont-elles repus des tous nouveaux jeux de voiles de Thera en notre absence ? »…bref…. Les questions tournent dans nos têtes mais il est temps de se confronter à la réalité. Tels 2 enfants qui souhaitent regarder un film d’horreur à travers leurs doigts écartés, nous ôtons la porte et éclairons l’intérieur de notre petite bonbonnette…. Nous parcourons du regard l’ensemble du carré et poussons un soupir de soulagement. L’état intérieur de Thera est impeccable ! Les tissus semblent avoir été lavés la veille…
Ouf, nous sommes le 8/02/2022 et nous allons enfin pouvoir entamer notre aventure !

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Après une bonne nuit de sommeil, nous reprenons tranquillement possession des lieux en rangeant toutes nos affaires. Les premiers jours nous nous attelons à tout laver et à réparer les quelques bricoles qui trainent. Nous remettons également l’annexe en service : ouf, le moteur hors-bord démarre au quart de tour ! Nos premiers ronds dans l’eau ont un petit goût de paradis !

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15 Février 2022:

Un léger contretemps



Au bout d’une bonne semaine, Nico s’attaque à présent à l’entretien du moteur in-bord (vidange et changement des filtres). L’accessibilité du moteur étant plus que médiocre, l’opération ne se fait jamais sans mal… mais après quelques sceaux de transpiration perdus, nous pouvons à présent tenter d’allumer le moteur…. attention roulements de tambours…. 1 tentative…. et 2 tentatives… et 3 tentatives… et 4 tenta………. ah ben non, visiblement le bougre n’a pas l’air décidé à coopérer pour aujourd’hui.
Nico se lance dans une série de tests et d’investigations pour comprendre d’où vient la panne. Il semblerait que cela puisse venir de la pompe à injection. Nous l’envoyons donc à un diéséliste de la capitale pour la faire vérifier avec les injecteurs pour la modique somme de $120.
Deux semaines plus tard, le verdict tombe : tout va bien du côté de la pompe à injection.
Nous revoilà de nouveau à nous gratter la tête pour savoir d’où peut bien provenir ce fichu problème de moteur. On nous recommande de faire appel à Guillermo, un mécanicien réputé qui intervient sur les bateaux du coin. Après une première inspection il repart avec notre démarreur pour le vérifier. Cependant, ce sera encore une fausse piste puisque visiblement RAS avec lui aussi. Ce n’est pas de très bon augure et Guillermo pense qu’il s’agit d’un problème d’hivernage : l’eau de l’échappement remonte par condensation jusque dans le moteur et avec le temps corrode une partie des pièces. Nous sentons comme de grosses gouttes de sueurs froides couler le long de notre échine dorsale… Il semblerait que nous allions devoir passer bien plus que 3 semaines au Rio Dulce !!! En effet, notre pire cauchemar semble devenir réalité puisqu’il nous indique que la prochaine étape est de devoir sortir le moteur du bateau ! Que du bonheur !
Nous devons être mi-mars à présent et toute une équipe est réunie pour l’opération à cœur ouvert de notre petite bonbonnette… Il fait une chaleur accablante (comme tous les jours depuis notre arrivée) et voilà notre moteur Nanni qui pendouille dans les airs pour rejoindre, quelques mètres plus bas, le pickup de Guillermo. (Nico me confiera plus tard qu’il avait, à ce moment précis, le sentiment de ne plus jamais revoir le moteur de sa vie).

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Mars et Avril 2022:

Les 12 travaux d’Hercule



Nous profiterons du temps nécessaire à Guillermo pour investiguer sur le problème, pour avancer sur les projets de couture que nous souhaitions réaliser avant le grand départ. Nous sortons donc notre « Madam 2 » de son carton (rappelez-vous, c’est notre machine à coudre ramenée de France) et attaquons avec la création du lazy bag (le sac dans lequel se range la grand voile, sur la bôme).

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Le manque de place dans le bateau pour manipuler un tissu de presque 3 mètres de long nous permettra de nous rendre compte de nos talents de contorsionnistes et nous parviendrons finalement à réaliser notre chef d’œuvre en 2 semaines, sans aucune aiguille cassée !

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Forts de cette expérience réussie, nous nous lançons dans la création d’un bimini pour nous protéger du soleil lorsque nous sommes dans le cockpit. Après une 1ère tentative loupée nous défaisons tout au bout de 4 jours de travail (Zennnn !) et reprenons tout depuis le début. Nous avons la chance de tomber sur une vidéo super détaillée sur youtube, que nous regarderons quasiment nuit et jour les prochaines semaines pour guider notre travail. Bill (le présentateur de ladite vidéo, deviendra tout bonnement un membre à part entière de la famille le temps des travaux ! Inutile de vous dire qu’il fût affublé de quelques noms d’oiseaux lors des étapes les plus critiques de l’ouvrage… sorry Billou on sait que tu comprendras!). Avec toutes les extensions, il nous aura fallut plus d’un mois pour venir à bout de ce Bimini. Ce fût long mais nous sommes très satisfaits du résultat et remercions, à présent tous les jours notre cher Bill pour ces précieux conseils ! :)

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Pour finir avec les travaux de couture, je conçois également un rideau à l’arrière du bateau, pour nous offrir plus d’intimité lorsque nous serons au mouillage ou en marina. Après les 12 travaux d’Hercule, cette petite porte de tissu me semble d’une simplicité enfantine.
Pendant ce temps Nico se remet un peu à faire de la fibre de verre sur le toit extérieur pour récupérer l’eau de pluie.

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En attendant que chaque couche sèche, il commence le ponçage de la bande de peinture turquoise qui orne la coque de Thera, pour la remplacer.

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Une fois mes travaux de couture terminés, nous nous lancerons tous les deux dans la repeinte de –non pas une mais deux bandes latérales - assorties au bleu de notre bimini et de notre lazy bag : la classe ! :) Pour couronner le tout, nous faisons imprimer le nom de Thera sur des stickers que nous n’avons plus qu’à apposer sur ses nouvelles bandes fraîchement repeintes. Elle commence à avoir fière allure cette petite bonbonnette ! Nous sommes comme deux parents qui ne peuvent s’empêcher de regarder leur tout nouveau bébé en se disant qu’il est le plus beau du monde !

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29 Avril 2022:

L’entraide chez les plaisanciers



Ce jour nous avons la chance de nous voir rapporter nos affaires que nous avions laissées à Isla Mujeres par Éliette et Bernard, un couple de plaisanciers français amis de Serge. Nous retrouvons donc avec joie notre petit four Eno, notre guitare et tout un tas de bazar. Nous nous sentons reconnaissants qu’ils aient accepté de transporter nos affaires jusqu’ici sans même nous connaître et alors qu’ils voyageaient avec le nouveau propriétaire de leur bateau. Nous partageons quelques bières, du vin et le gâteau à la banane que nous leur avons préparé en guise de remerciements.



Avril 2022:

Adieux Moteur Nanni, bonjour galère !



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Bon, c’est bien sympa ces projets de couture mais… « Et le moteur alors ? »
Nous ne comprenons que trop bien votre impatience, le temps semble s’égrainer à rebours par ici et nous désespérons de recevoir de la part de Guillermo, la liste des pièces à remplacer. Quand celle-ci arrive enfin nous faisons une demande de devis en France. Après d’autres longues semaines d’attentes, le montant du devis Français apparait enfin en grosse lettres sur l’écran de notre ordinateur : 8000 € de pièces détachées !! Whaaaaaat ?!
Bien que ce soit la douche froide, cela élimine d’office l’option de la réparation du moteur. Il nous faudra donc le remplacer. Ô joie !
Après quelques recherches sur le web, il s’avère que le prix moyen des moteurs neufs tourne autour de 10 000 € et que les moteurs d’occasion dans la région sont quasiment inexistants, et que lorsqu’il y en a, aucune garantie de qualité n’est à espérer.
Nous passerons donc encore plusieurs semaines à envisager toutes les idées possibles pour trouver la meilleure option qui nous permette de sortir de ce guêpier : acheter un moteur d’occasion pas cher au Bengladesh (pas confiance), acheter un moteur Yanmar neuf aux Etats-Unis (trop de taxes d’importation, trop cher et impossible d’y aller sans avoir obtenu un rdv à l’ambassade dont le prochain créneau disponible est dans … plus d’un an !), acheter un moteur d’occasion en Angleterre et se le faire livrer à Panama , donc partir sans moteur pour le récupérer là-bas…

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22 Avril 2022:

Un cadeau tombé du ciel !



Nous avions sélectionné cette dernière option pour pouvoir enfin repartir à l’aventure, lorsqu’un beau matin, notre ami Jean-Claude nous parle d’un certain John qui aurait un moteur Yanmar à vendre, non loin de notre marina. Ni une ni deux, nous nous rendons chez ledit John et lui demandons s’il a ce que nous cherchons. Il nous répond par l’affirmative et nous conduit à travers la basse-cour qui lui sert de jardin, jusqu’au précieux graal, caché sous une bâche remplie de fientes d’oiseaux. Cette première image nous rend un peu perplexes mais nous y croyons très fort malgré tout ! Nous retenons notre respiration jusqu’au retrait de la bâche souillée… et « Oh ! Whaou ! » un Yanmar 3YM30 trônant fièrement au milieu du poulailler!

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C’est pile le moteur que l’on voulait et son état général semble impeccable ! Nous tentons tant bien que mal de cacher notre explosion de joie intérieure et nous enquerrons du prix : $3500 ! Ouf, il semblerait que nous ayons enfin trouvé notre solution.
Afin de ne pas nous embarquer dans une autre galère, nous ferons malgré tout venir notre pote Brian (Un Américain du carénage qui baigne dans le milieu du bateau depuis ses 13 ans), afin d’avoir son avis sur cet achat. Le petit sourire satisfait qui se dessine sur son visage nous confirme dans notre choix et nous ferons donc affaire avec « Diesel John » (c’est le nom sous lequel on le connait ici, ou plus exactement Disel Yon avec l’accent Espagnol :) ). Celui-ci nous offrira également de rester gratuitement à son ponton pour pouvoir charger le moteur sur Thera et procéder à son installation.

Surexcités, nous nous pressons de faire l’antifouling et Nico construit une chaise pour installer le moteur hors-bord sur la jupe du bateau pour pouvoir manœuvrer un minimum lorsque nous serons à l’eau. Fin prêts nous courrons demander une date de remise à l’eau pour Thera. Ce sera le 26/04/2022 à 9h00. Que nous avons hâte d’assister à ce moment !



26 Avril 2022:

Une remise à l’eau mouvementée



Lors de la remise à l’eau rien ne se passe comme prévu :
Pour commencer, le grutier aussi aimable qu’une porte de prison, ne daignera s’occuper de nous qu’à partir de 13h. Nous n’avions pas des emplois du temps de ministres en ce moment-là mais nous avions délibérément choisi un créneau matinal pour éviter le vent qui ne manquait pas de se lever quotidiennement en milieu de journée, depuis notre arrivée au Rio. Après quelques tentatives, la force du vent rendît, en effet, impossible les manœuvres à l’aide du moteur hors-bord installé sur la jupe. Bien que nous ayons à peine 200 mètres à parcourir pour nous rendre au ponton de John, nous passerons donc une nuit au mouillage juste en face de la darce de Ram Marina, avant de recommencer le lendemain matin avec la barque de notre ami Brian.

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En parallèle de cela, en milieu de matinée une connaissance du carénage me demande un service qui me tiendra prisonnière de Fronteras et de sa rue bondée et bruyante pendant une éternité, ce qui me fera louper la remise à l’eau de Thera. Nous attendions ce moment depuis tellement longtemps que nous nous en faisions une vraie joie. La déception est donc immense de ne pas pouvoir vivre cet instant tous les deux, ensemble. D’autant plus qu’il y avait une voie d’eau due au retrait du moteur et que Nico était donc seul pour gérer la crise.



27 Avril 2022:

Diesel John « Beach»



Remis de nos émotions, nous voilà donc amarrés au ponton de Diesel John ! Victoire !

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C’est un américain d’environ 75 ans qui vit dans une petite maisonnette rudimentaire, au milieu des poules, des canards, des dindons et de ses petits préférés : 3 perroquets vert jaune et rouge (dont un bébé qui adore se blottir contre vous si vous lui en laissez l’opportunité).

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Il lui arrive encore de temps à autre de faire de petits travaux de mécanique pour les plaisanciers qui le lui demandent.
Ayant assez rapidement compris qu’il ne buvait pas que de l’eau et qu’il était bourré chaque jour dès la mi-journée, nous avons préféré nous débrouiller tous seuls (en allant au besoin glaner des avis auprès de certains personnes).
Deux jours après notre arrivée, nous lui demandons quand nous pourrions charger le moteur sur Thera et convenons d’un créneau pour le surlendemain. Nous demandons à Adrien et Clément (deux amis du carénage) de nous prêter main forte pour déplacer notre nouveau bébé de 140Kg. Commençant à connaitre le personnage, le matin du créneau prévu, Nico retourne voir John afin de s’assurer qu’il se souvenait de notre rdv. Bien évidemment il avait complètement oublié et semblait un peu gêné de devoir repousser l’heure de sa première goutte d’alcool. Nico le mis à l’aise et lui dit que nous nous débrouillerons avec nos amis. L’équipe de choc composée de 4 membres (moi comprise) aussi épais que des sandwiches SNCF, entreprit une première tentative pour soulever le moteur à l’aide d’une barre de fer. A la une, à la deux, à la trrrrrrrrrrrroiiiiiiiiiiis… Aïe, l’affaire risque de prendre plus de temps que prévu. Massant mon épaule endolorie, je me retourne vers John, que je découvre fumant sereinement un calumet rempli d’herbe, les yeux rougis, en train de ricaner comme un enfant amusé par le spectacle ! Je crois que cela ne lui avait pas échappé que nous ne faisions pas exactement partie d’une troupe d’haltérophiles… et qu’il s’attendait, par conséquent, à notre échec cuisant…. Tu crois qu’il nous filerait un coup de main le bougre ! :)
Constatant qu’il était visiblement peu décidé à nous venir en aide, nous faisons le tour du quartier à la recherche de gros bras charitables, que nous finirons par trouver en trains de jouer au flipper dans un petit boui-boui voisin. Le moteur enfin déposé dans le cockpit, nous remercions nos chers sauveurs de quelques Gallo, la bière locale.
Enfin, notre Yanmar est à bord ! Bon, ok toujours à l’extérieur mais on progresse, on progresse !

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Quelques jours plus tard nous descendrons tous les 2 notre précieux bijou à l’intérieur du bateau, à l’aide de poulies et de dégaines… On a bien transpiré mais nous y sommes parvenus. On progresse, on progresse !
John doit encore nettoyer notre inverseur avant de pouvoir nous le donner. Nous nous occupons de remettre en place les drisses et les voiles pour continuer d’avancer. Ça sent le départ ! En parallèle des travaux sur le moteur, nous commençons à devenir familiers des membres qui composent la petite basse-cour. Notre préféré est sans conteste un beau canard commun qui n’a selon nous, absolument rien de commun. Nous lui attribuerons le doux nom de Duck-duck. Nous passons nos journées à observer notre petit protégé et devons bien reconnaitre qu’il fait fureur auprès des cannes du poulailler. Avec un entrainement quotidien de plusieurs coïts journaliers, notre petit Duck-duck sera plusieurs fois papa avant que notre moteur ne fasse entendre son premier rugissement.

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Bien que nous commencions à nous attacher à cette petite tribu ailée, la chaleur accablante quotidienne (38/40 °C) et l’impossibilité de se rafraîchir commence à devenir durs.



15 Mai 2022:

Manglar del rio: Un petit coin de paradis pour notre annive



Aussi, dès le virement sur le compte de John effectif, nous décidons de nous offrir un beau cadeau pour nos 4 ans et d’aller amarrer Thera dans une nouvelle marina, nommée « Manglar del rio ». Ce lieu dispose d’une piscine presque toujours déserte et est encadré par un décor de rêve. Les cocotiers, les fougères, les palmiers, les fleurs tropicales nous régalent de leurs couleurs et de leur ombre à chaque fois que le besoin de repos se fait sentir. Lorsque nous le souhaitons nous pouvons également nous perdre un peu plus loin au fond d’une jungle silencieuse et lorsque la chance nous sourit nous avons également le privilège de croiser Pedro, un crocodile qui aime à se faire dorer la pilule près d’un étang qui borde notre petit sentier de promenade. Poules-mouillées s’abstenir !

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Tous les vendredis soir nous avons le plaisir de partager le barbecue commun avec l’ensemble des plaisanciers de la marina. La grande majorité sont des Français (et oui, on est de partout !) mais nous avons la joie de partager notre table avec un couple de Chilien, des Américains, des Allemands et des Canadiens. Nos amis Réunionnais fraichement arrivés de Cuba nous on fait le plaisir de nous offrir un repas de langoustes et de mets plus succulents les uns que les autres.

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On revit ! De l’ombre, de l’eau, de l’air, de la bonne bouffe et du partage ! Que le quotidien peut être différent en se déplaçant que de 500 mètres !



Mai - Juin 2022:

L’histoire sans fin



Nous pouvons donc poursuivre sur l’installation du moteur (oui encore et toujours lui) dans de meilleures dispositions. Nous faisons appel à Arturo, un soudeur Guatémaltèque adorable qui ressemble à un indien. Il nous refait des pattes compatibles pour pouvoir installer le moteur sur le berceau d’aluminium existant et deux coudes d’échappement. Nous avons aussi le « bonheur » de devoir changer toute la ligne d’échappement et de nous rendre compte que le tourteau de notre arbre d’hélice n’est pas compatible avec notre inverseur (et oui, je commence à en connaître un rayon côté mécanique !).

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Nous commandons donc la pièce ainsi qu’un presse-étoupe que nous recevrons 2 semaines plus tard. En attendant, nous devons sortir l’arbre d’hélice bien que le bateau soit à l’eau, afin de pouvoir usiner un logement pour une clavette. Mon plongeur professionnel préféré se jette donc à l’eau pour effectuer cette tâche périlleuse. Je suis reconnaissante que notre ami Pedro le crocodile - qui parait-il a déjà fait quelques passages sous les bateaux - n’ait pas souhaité nous rendre visite ce jour-là ! Pour ce qui est du retrait de l’arbre d’hélice, tout se passe à merveille et nous ne finirons pas posés sur le fond du lac, ouf ! (Cela ne m’empêchera pas d’aller vérifier plusieurs fois par jour que la pinoche ne se soit pas fait la malle).
Une fois notre arbre d’hélice et le tourteau ré-usinés, nous les replaçons dans leur logement initial.
Enfin, l’alignement est réalisé et tout est impeccable. Nous démarrons le moteur avec une petite boule au ventre…Va-t-il fonctionner ? Oui, ouf, il démarre au quart de tour ! Par contre, il semble qu’il y ait une fuite sur la pompe à eau de mer. Mince, après avoir demandé aux mécanos du coin, on nous indique que le type de joint dont nous avons besoin ne se trouve pas au Rio Dulce (quelle surprise !), ce qui impliquerait de devoir le commander et donc d’attendre ENCORE au moins une semaine avant de poursuivre l’installation du moteur. Nous commençons à perdre espoir quand Philippe, un ange tombé du ciel qui habite sur un bateau voisin, nous offre le joint spi en question ! Nous sommes trop heureux et remplis de gratitude pour sa générosité. Allez, on reprend du poil de la bête et on retente le démarrage du moteur….Il tourne, il ronronne….attendez, on regarde un peu de plus prêt…. Bon ce coup-ci c’est l’alternateur qui ne semble pas recharger la batterie…. Allons bon ! On le fait tester en ville et en effet, il est HS. « Pourquoi tu as de la fumée qui sort de tes narines Nico ? ». Allez, on y croit, on y croit ! Nous finissons par trouver un alternateur neuf à la Capitale que nous nous empressons de commander et que nous recevrons 24 heures plus tard. Cette fois-ci, il semble que tout soit ok ! Hourra !
Il ne nous reste qu’à tester l’inverseur en navigation et si tout est bon de ce côté, nous pourrons enfin programmer notre jour de départ en fonction de la météo ! On touche au but !



Juin 2022:

On garde le cap



De mon côté, après avoir passé quelques jours à télécharger toutes les vidéos de développement personnel de Youtube (han pas bien !), je me lance dans le vernissage de notre future table extérieure, dans l’approvisionnement pour le départ tant désiré, ainsi que dans la rédaction et l’impression de procédures d’urgence en cas de difficultés en navigation. (Bien que nous sachons tous les deux que tout se passera très bien ! … hein ?!). J’imprime également un résumé d’un livre de survie dans lequel je redécouvre que sans eau, un homme perd conscience au bout de 3 jours et meurt au bout de 8 jours... J’apprends que boire de l’eau de mer est possible dans certaines mesures et que si elle ne prolonge pas l’espérance de vie, elle permet de rester conscient et vivant pendant 9 jours. Je découvre qu’il est intéressant de boire le sang des tortues ou l’eau des yeux des poissons…. J’en salive d’avance ! Je crois qu’on va rester sur le bateau à siroter des cocktails finalement, bien vrai !

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15 juin 2022:

Sortie de test sur le lac



Tout semble maintenant en ordre côté moteur, il ne nous reste qu’à tester l’inverseur pour nous assurer que nous possédons bien la bonne hélice et qu’il ne faudra pas encore attendre 10 jours de plus pour recevoir la pièce. Nous larguons donc les amarres pour faire un petit tour du lac Izabal.

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Bien que nous ne partions pas bien loin nous sentons comme un vent de liberté s’engouffrer dans nos poumons… Qu’il est bon de pouvoir enfin se déplacer avec Thera !



Tandis que nous savourons chaque centimètre parcouru en toute indépendance, nous nous rendons compte que nous n’avons plus d’indication sur les panneaux de contrôle. Nico se précipite pour faire des tests sur le moteur et découvre qu’il y a un problème électrique. Nous craignons une malfaçon sur le tout nouvel alternateur et attendrons le retour à la marina pour investiguer plus en détails sur la panne.
Nous tentons de profiter encore un moment de notre première balade, puis rebroussons chemin avec un sentiment mitigé pour cette première sortie. Nous sommes heureux de sentir que le départ est proche mais un peu déçus de devoir encore consacrer du temps et de l’énergie sur ce moteur.
Après investigation il s’avère que les relais vendus au Guatemala ne conviennent pas pour l’usage souhaité. Ouf, rien de bien grave donc! Nico avait décidé d’en mettre pour apporter une sécurité maximum au moteur mais c’est une option dont nous nous passerons finalement.

Nous sommes fins prêts à lever l’ancre et au regard de la météo un peu capricieuse qui se profile dans les jours à venir, nous décidons de fixer la date de notre départ au mardi 25/06.



17 Juin 2022:

Un caillebotis nommé désir



Comme nous avons quelques jours devant nous, nous faisons appel à un artisan local pour refaire notre caillebotis. Comme il nous assure qu’il sera en mesure de nous le livrer sous 1 semaine, nous laçons le projet. Après presque 2 semaines d’attente et plusieurs relances, nous décidons de finir nous-mêmes le travail afin de ne pas prendre du retard sur notre programme.

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Et nous voilà partis tous les 2 à poncer le fameux caillebotis pendant 5 heures. Le jour suivant je m’occuperai d’appliquer l’huile de tek pour nourrir le bois et lui faire prendre une belle couleur dorée.



20 Juin 2022:

Le sens des priorités



Trois jours avant le départ –comme si nous n’avions que ça à faire- nous décidons de repeindre la pente située sur le pont que nous considérons trop glissante pour nous offrir une réelle sécurité en navigation. Nous lui appliquons une peinture sablée de la même couleur que les tissus et les bandes situées sur la coque.

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Je tente de résister de toutes mes forces pour ne rien dire et pour nous en tenir seulement à cette partie…. mais tant pis, je craque et j’ose lancer un « et si on repeignait toute la bande du pont pour que ce soit assorti au reste ? » … « Elle serait canon Thera comme ça non ?... ». Alors que je vois une goutte de sueur froide dégringoler le long de la nuque de Nico, je l’entends miraculeusement valider ma « proposition ». « Ouiiiii !! ». A deux jours du départ, ma petite ponceuse orbitale à la main, me voilà donc ponçant l’ancienne peinture comme une forcenée, appliquant le scotch en plein cagnard et priant pour que les gros nuages qui menacent au dessus de ma tête acceptent de nous laisser tranquilles pour les jours à venir. Par chance mon vœux sera exaucé et nous parviendrons à appliquer les 2 couches de primer et les deux couches de peinture bleue en passant à travers les gouttes.



Trop belle ma petite bonbonnette !